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La SAAQ veut faire payer ses échecs aux automobilistes

Auteur: Nicolas Gagnon 2025/09/10

Montréal, QC – La Fédération canadienne des contribuables dénonce l’intention de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) d’augmenter les frais administratifs imposés aux conducteurs afin de combler le déficit causé par le fiasco informatique de SAAQclic.

« La SAAQ avait promis que son projet informatique réglerait ses déficits. Résultat : elle a doublé ses pertes et veut maintenant punir les automobilistes pour ses échecs », déclare Nicolas Gagnon, directeur Québec de la FCC. « C’est inacceptable qu’on puisse songer à faire payer davantage les conducteurs uniquement pour renflouer une bureaucratie gonflée qui refuse de se serrer la ceinture. »

Révélée à la commission Gallant, cette mesure viserait à combler un déficit projeté de 182 millions $ en 2024, alors que le manque à gagner cumulé atteint déjà 492 millions $.

Les frais administratifs, fixés à 5,35 $ par permis et indexés à l’inflation depuis 2011, devaient pourtant rester intouchés selon les engagements pris dans le cadre du projet SAAQclic.

Entre-temps, la SAAQ a gonflé ses effectifs de 18 % depuis 2020 et fait grimper sa masse salariale de 45 %, passant de 297 millions $ à 430 millions $. Quant au projet SAAQclic, il a englouti 1,1 milliard $, soit un demi-milliard de plus que prévu, sans améliorer la situation financière de la société.

« Les automobilistes québécois ont déjà payé SAAQclic avec leurs frustrations aux comptoirs et le temps perdu, et voilà qu’on leur demande maintenant de payer aussi de leur portefeuille », dénonce Gagnon. « Avant d’augmenter le moindre frais, la SAAQ doit réduire ses effectifs, contrôler ses dépenses et assumer ses propres erreurs. »

La FCC rappelle que les automobilistes ont déjà été frappés par une hausse importante de la taxe sur le transport en commun entrée en vigueur le 1er janvier, soit environ 100 $ de plus par immatriculation, ce qui représente 200 $ pour une famille de la région de Montréal.

« Les contribuables ne devraient pas être forcés de financer les échecs d’une bureaucratie inefficace », conclut Gagnon. « Le gouvernement doit obliger la SAAQ à nettoyer son propre gâchis au lieu de piger encore une fois dans les poches des Québécois. »

 

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