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La bureaucratie chez Radio-Canada coûte cher aux contribuables

Auteur: Nicolas Gagnon 2025/07/29

La Société Radio-Canada emploie plus de 250 directeurs, 450 gestionnaires et 780 producteurs qui gagnent tous plus de 100 000 $ par année, selon des documents obtenus par la Fédération canadienne des contribuables en vertu de la Loi sur l’accès à l’information.

« Les documents internes de Radio-Canada révèlent une machine bureaucratique obèse, saturée de cadres aux salaires faramineux », déplore Franco Terrazzano, directeur fédéral de la FCC. « Ce qu’il faut, c’est un allègement du fardeau fiscal, pas une armée de gestionnaires qui ne font que se superviser entre eux. »

La FCC a mis la main sur une liste de 65 pages regroupant les employés de Radio-Canada qui touchent un salaire annuel à six chiffres.

Voici un aperçu des postes répertoriés :

  • Cadres: 180 employés
  • Cadres exécutifs: 277 employés
  • Directeurs : 124 employés
  • Directeurs principaux : 106 employés
  • Directeurs exécutifs : 28 employés
  • Producteurs : 493 employés
  • Producteurs techniques : 36 employés
  • Producteurs principaux : 168 employés
  • Producteurs exécutifs : 86 employés

À cela s’ajoutent 130 conseillers, 81 analystes, 120 animateurs, 80 chefs de projet, 30 architectes principaux et 25 superviseurs, tous rémunérés à plus de 100 000 $ l'an dernier. Pour plus de 200 employés, la société d’État a censuré le titre de poste.

Selon d’autres documents obtenus par la FCC, le nombre d’employés à salaire élevé a explosé ces dernières années.

En 2024-2025, ce sont 1 831 employés de Radio-Canada qui ont reçu un salaire de plus de 100 000 $, représentant une facture de près de 240 millions $ pour les contribuables. Cela équivaut à un salaire moyen de 131 060 $ pour ces employés.

En comparaison, en 2015-2016, seulement 438 employés touchaient un salaire à six chiffres, pour un coût total de 60 millions $. Le nombre d’employés bien rémunérés a ainsi grimpé de 318 % depuis 2015 – et de 17 % en un an seulement.

« Ces chiffres prouvent que Radio-Canada a amplement de gras à couper, et si le premier ministre Mark Carney est sérieux dans sa volonté d’économiser, il doit forcer Radio-Canada à réduire sa bureaucratie », affirme M. Terrazzano. « Encore mieux : il devrait carrément cesser de financer Radio-Canada. »

Les hausses de salaire versées par Radio-Canada ont également bondi au cours de la dernière année. Après avoir mis fin aux primes de rendement financées par les contribuables, la société d’État a distribué un montant record de 37,7 millions $ en hausse salariale en 2024-2025.

À titre comparatif, les augmentations de salaire s’élevaient à 11,5 millions $ au courant de l’année 2023-2024. Autrement dit, les hausses de salaire ont plus que compensé la disparition des primes, supprimées à la suite d’un tollé populaire généralisé.

« Le conseil d’administration, avec l’avis et l’accord de la présidente-directrice générale, a décidé de mettre fin à la rémunération individuelle au rendement », a annoncé Radio-Canada le 14 mai 2025. « Pour maintenir la rémunération globale au niveau médian actuel, les salaires des personnes concernées seront ajustés afin de refléter l’élimination de la rémunération individuelle au rendement. »

Selon le Budget principal des dépenses, Radio-Canada coûtera plus de 1,4 milliard $ aux contribuables cette année.

Le gouvernement Carney a exigé que les sociétés d’État, dont Radio-Canada, proposent des compressions pouvant atteindre 15 % de leurs dépenses. Radio-Canada devra donc identifier jusqu’à 198 millions $ d’économies annuelles sur trois ans, selon des informations rapportées dans les médias.

« Les contribuables n’ont pas à financer un bureau rempli de cadres qui se prennent pour des journalistes », déclare Nicolas Gagnon, directeur Québec de la FCC. « Il est temps que le gouvernement cesse de soutenir Radio-Canada avec l’argent des contribuables et oblige le diffuseur à se financer lui-même, auprès de donateurs et d’abonnés qui choisissent réellement de le soutenir. »