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Les promesses, on les paie comment?

Auteur: 2021/09/28

Ce texte est d'abord paru dans La Presse + du 28 septembre 2021.

 

Avant de laisser Denis Coderre et Valérie Plante nous promettre la lune, les Montréalais et Montréalaises doivent leur demander ce qu’ils prévoient faire pour remettre de l’ordre dans les finances municipales.

Si les finances suivent leur trajectoire actuelle à la ville de Montréal, il manquera 311 millions de dollars pour boucler le budget l’an prochain, selon les estimations de l’administration Plante.

Si la prochaine administration ne fait rien pour contrôler la croissance des dépenses, cela représenterait une hausse des taxes municipales de l’ordre de 12,5 pour cent pour 2022.

Et cela n’inclut pas le coût des promesses électorales à venir. Et ça ne couvre pas non plus les manques à gagner importants que la ville prévoit pour les années subséquentes.

Il faut dire que c’est un problème qui prédate la pandémie.

En 2019 par exemple, la ville prévoyait que ses dépenses augmenteraient quatre fois plus rapidement que ses revenus. En 2018, c’était autour de 2,5 fois plus vite.

Le fait est que les engagements financiers que Montréal a pris, tels ses conventions collectives, ses projets d’infrastructures et ses programmes, ne sont pas soutenables en fonction de l’augmentation de ses revenus.

Et financer une plus grande part de nos infrastructures avec de la dette n’est pas une option non plus.

Nonobstant le fait que les intérêts sur celle-ci accaparent déjà un sixième des dépenses de la ville, la dette de la ville dépasse lourdement les limites prévues.

Depuis 2004, la ville de Montréal a fixé une limite à sa capacité d’endettement équivalent aux revenus de l’administration sur un an. L’objectif était d’éviter qu’une part trop importante de l’argent des contribuables ne soit engloutie dans les frais financiers.

Depuis 2019 cependant, la ville a dépassé sa limite d’endettement. Aujourd’hui, elle atteint 120 pour cent de ses revenus.

En d’autres termes, il ne reste pas d’espace sur la carte de crédit de la ville.

La prochaine administration aura donc deux options devant elle : réduire les dépenses et revoir certains projets de la ville ou augmenter significativement les impôts des Montréalais et Montréalaises au cours des prochaines années pour combler son manque à gagner.

Considérant l’augmentation rapide du coût de la vie – l’inflation étant estimée à 4,4 pour cent sur une base annuelle dans la province – une forte augmentation des impôts aurait pour effet de rendre la vie plus difficile pour les familles montréalaises. C’est une option qui devrait être écartée d’office par tous candidats sérieux.

Sur le plan des dépenses cependant, la croissance rapide du budget sous l’administration Plante nous indique qu’une réduction serait possible.

Depuis les dernières élections municipales, les dépenses annuelles de la ville ont cru de près de 800 millions de dollars, ou 15 pour cent. À titre de comparaison, l’inflation, ou la hausse naturelle des prix, est chiffrée à neuf pour cent au cours de la même période pour la grande région de Montréal.

C’est le résultat notamment d’une augmentation rapide des dépenses en béton de la ville, avec des projets coûteux, tels le Réseau express vélo ou le projet de rénovation à un milliard de dollars du Parc Jean-Drapeau, qui sont passées de 1,4 milliards de dollars en 2017, à plus de 2 milliards pour la seule année 2021.

Cela a causé d’une part une augmentation rapide de la dette, tel que mentionné plus tôt, et d’une autre une augmentation rapide des paiements au comptant dans le budget de fonctionnement.

Dans une perspective de redressement des finances et de diminution de l’endettement, la prochaine administration, quel que soit le parti qui soit élu, devrait revoir ses priorités.

Quelle que soit l’approche qu’ils préconisent entre une hausse des taxes ou une révision des dépenses, les aspirants-maires doivent donner l’heure juste aux électeurs et électrices. La bonne vieille excuse voulant qu’ils ne connaissaient pas l’état des finances publiques ne tient plus.


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Franco Terrezano
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