Deux saisons se sont écoulées depuis que le premier ministre François Legault a annoncé vouloir réduire le fardeau des contribuables les plus affectés par l'inflation.
 

À ce jour, toujours rien. 
 

Il n'est pourtant pas nécessaire de chercher bien loin pour constater à quel point la crise de l'accessibilité fait mal aux Québécois en ce moment.
 

Un Québécois sur cinq est au bord de l'insolvabilité, tandis qu'un sur dix a du mal à mettre de la nourriture sur la table. Compte tenu de toutes les taxes auxquelles les Québécois doivent faire face quotidiennement, M. Legault n’a pas d’excuse pour garder les bras croisés.
 

D'autres premiers ministres à travers le pays ont pris au sérieux la crise de l'abordabilité.
 

Le premier ministre du Manitoba, Wab Kinew, a décidé de tendre la main aux automobilistes.
 

Les Manitobains économisent présentement 14 cents par litre chaque fois qu'ils font le plein de leur voiture. La mesure étant en vigueur pour six mois, le ménage manitobain moyen économisera environ 250 dollars. 
 

Qu'est-ce qui empêche le gouvernement Legault de faire de même ? 

Après tout, chaque fois qu'il achète un litre d'essence au Québec, l'automobiliste paie six taxes.
 

Cela comprend une taxe d'accise fédérale (10 cents), une taxe d'accise provinciale (19,3 cents), une taxe sur le carbone via le système de plafonnement et d'échange (12,3 cents), la taxe de vente fédérale (7,4 cents) et la taxe de vente québécoise (14,4 cents). 
 

Et pour en ajouter une couche, les taxes sur les ventes sont appliquées sur les autres taxes. 
 

Il y a ensuite la deuxième taxe fédérale sur le carbone, qui est due à la nouvelle réglementation sur les carburants propres. Cette nouvelle taxe a été introduite progressivement en juillet dernier et ajoutera 17 cents par litre d'ici à 2030.
 

Les Montréalais sont en outre pénalisés par une septième taxe de trois cents par litre destinée à financer les transports publics.

En Amérique du Nord, il n'y a qu'en Colombie-Britannique que les automobilistes paient plus de taxes à la pompe que les Québécois. Certains politiciens semblent oublier que pour de nombreux Québécois, avoir une voiture n'est pas un luxe : c'est une nécessité. 
 

En région, c'est le seul moyen de transport fiable permettant aux familles d’amener leurs enfants à l'école ou aux travailleurs de se rendre au boulot.
 

Heureusement pour de nombreuses familles canadiennes, Wab Kinew n'est pas le seul premier ministre à offrir aux automobilistes un répit.
 

C'est également le cas en Ontario, qui offre une réduction de 6,4 cents par litre à la pompe depuis le 1er juillet 2022. Les familles ontariennes possédant deux véhicules économiseront 185 dollars en moyenne sur leur facture de carburant au cours des six prochains mois.
 

À Terre-Neuve-et-Labrador, la stratégie était la même : réduire la taxe provinciale de 8,05 cents par litre, puis prolonger l'allègement jusqu'au 31 mars 2024.
 

Au cours des 18 derniers mois, une famille moyenne de Terre-Neuve-et-Labrador comptant deux voitures a économisé plus de 700 dollars. Et le gouvernement du premier ministre Andrew Furey envisage de prolonger cette mesure.
 

Que ce soit sois un gouvernement conservateur, libéral ou néo-démocrate, dans l'Ouest ou dans l'Est, aider les contribuables en réduisant leur fardeau à la pompe permet aux familles d’économiser là où ça compte.
 

Alors qu’attend Legault?
 

En réduisant la taxe provinciale sur les carburants de 50 %, une famille conduisant un VUS pourrait économiser 7 dollars par plein, soit jusqu'à 350 dollars pour une année entière, par véhicule (en calculant un plein par semaine). 
 

La baisse d'impôt de 1% annoncée lors du dernier budget provincial fut bien appréciée, mais pour le contribuable moyen, cet allégement a pratiquement disparu sous l'effet de l'augmentation des cotisations au Régime de rentes du Québec et à l'assurance-emploi.
 

Le prochain budget du Québec est une occasion en or d'aider les familles et les travailleurs. M. Legault n'a aucune excuse - il doit la saisir.